Philosophe du XIXe siècle, expose une série de réflexions et de jugements sur la nature et le rôle des femmes dans la société. Cet essai, bien qu’empreint des préjugés et des idées de son époque, propose une perspective qui se veut philosophique, anthropologique et morale sur la différence des sexes. Schopenhauer aborde les spécificités féminines en fonction de leur rôle social et familial, dans un ton souvent controversé qui critique ouvertement l’égalité entre les sexes. Ce résumé, bien que détaillé, tentera de présenter objectivement les idées développées par Schopenhauer sans nécessairement adhérer aux opinions de l’auteur.
1. La nature féminine selon Schopenhauer : caractéristiques et rôles
Schopenhauer débute son essai en décrivant ce qu’il considère être les caractéristiques fondamentales de la nature féminine, qu’il oppose à la nature masculine. Il présente la femme comme ayant une constitution et des inclinations différentes, centrées davantage sur la préservation de l’espèce et de la famille que sur l’aspiration à la gloire ou à l’accomplissement individuel.
Points clés :
- Caractère des femmes : Selon Schopenhauer, les femmes sont naturellement plus « faibles » physiquement et intellectuellement que les hommes. Elles seraient davantage portées sur la vie domestique et familiale, alors que les hommes, selon lui, cherchent des réalisations individuelles.
- Inclination maternelle : Schopenhauer affirme que la nature de la femme la destine avant tout à être mère et protectrice des enfants, et que cet instinct maternel constitue son rôle essentiel dans la société.
- Absence de passion créatrice : Contrairement aux hommes, Schopenhauer juge que les femmes manquent de la « passion » qui pousse à accomplir des grandes œuvres ou des exploits, étant, selon lui, davantage tournées vers des intérêts pratiques.
Exemples : Schopenhauer se réfère aux rôles traditionnels des femmes dans les sociétés passées pour renforcer son point de vue, citant des exemples de figures féminines qui, selon lui, ont assumé des rôles « conformes » à leur nature.
2. L’intellect féminin : une vision restrictive et controversée
L’un des passages les plus célèbres et controversés de l’essai concerne les opinions de Schopenhauer sur l’intellect des femmes. Il soutient que les femmes ne possèdent pas les mêmes facultés intellectuelles que les hommes, et que leur jugement est souvent influencé par leurs émotions et leur instinct plutôt que par la raison pure.
Points clés :
- Moindre aptitude intellectuelle : Schopenhauer considère que les femmes sont par nature moins rationnelles et moins dotées d’un esprit philosophique ou scientifique. Elles seraient ainsi moins capables, selon lui, de comprendre des concepts abstraits et universels.
- Jugement émotionnel : Il argue que les femmes prennent des décisions basées sur leurs émotions plutôt que sur un raisonnement logique, et qu’elles auraient une vision plus subjective de la réalité, influencée par des considérations personnelles.
- Capacité d’adaptation et intuition : Cependant, il concède aux femmes une grande capacité d’adaptation et une intuition plus forte que celle des hommes, ce qui leur permet de répondre efficacement aux besoins immédiats de la vie quotidienne.
Exemples : Schopenhauer fait référence à la rareté des femmes philosophes ou scientifiques de son époque, qu’il interprète comme une confirmation de son opinion, sans toutefois reconnaître les contraintes sociales qui empêchaient les femmes d’accéder à l’éducation.
3. La beauté et la jeunesse comme valeurs féminines centrales
Schopenhauer accorde une grande importance à la beauté et à la jeunesse féminine, qu’il considère comme des qualités essentielles à leur rôle dans la société et la reproduction. Il perçoit la beauté féminine comme éphémère mais centrale dans l’attrait et le pouvoir qu’elles exercent sur les hommes.
Points clés :
- Importance de la beauté : Il affirme que la beauté est la qualité principale que les femmes apportent aux relations humaines, et que cette qualité est perçue comme temporaire, sa valeur diminuant avec l’âge.
- Pouvoir de séduction : Schopenhauer voit dans la beauté une arme de séduction qui compense, selon lui, le manque d’autres qualités plus « substantielles » comme l’intelligence ou la créativité.
- Beauté et nature éphémère : Il compare la beauté féminine à une fleur qui se fane rapidement, renforçant l’idée que les femmes sont appelées à un rôle de jeunesse et de séduction éphémère.
Exemples : Schopenhauer fait des analogies avec le règne animal pour justifier son idée de la beauté comme outil de séduction et de reproduction, affirmant que la jeunesse et la beauté sont un « atout naturel » qui attire les hommes.
4. Les femmes et le mariage : un contrat naturel
Dans ce chapitre, Schopenhauer discute le mariage, qu’il considère comme un « contrat naturel » qui lie hommes et femmes pour la reproduction et la survie de l’espèce. Pour lui, le mariage est une institution où chaque sexe apporte des qualités complémentaires mais inégales.
Points clés :
- Contrat biologique : Schopenhauer présente le mariage comme un arrangement naturel, basé sur les besoins biologiques de reproduction. Les hommes y apporteraient leur protection et leur autorité, tandis que les femmes contribueraient par leur rôle domestique et maternel.
- Inégalité naturelle des sexes dans le mariage : Selon lui, les femmes doivent dépendre de leurs époux pour subvenir à leurs besoins, car leur place est dans le foyer et non dans la sphère publique.
- Le mariage comme « contrat social » : Schopenhauer décrit le mariage comme un devoir qui limite les libertés individuelles en raison de la nécessité de survie et de la continuité des lignées.
Exemples : Il mentionne des sociétés traditionnelles où les rôles d’époux et d’épouse sont strictement définis pour illustrer son point de vue sur les rôles genrés dans le mariage.
5. Critique de l’émancipation féminine
Schopenhauer adopte une position critique à l’égard des mouvements d’émancipation féminine naissants au XIXe siècle. Il considère que la revendication d’égalité entre hommes et femmes va à l’encontre de ce qu’il perçoit comme les « lois naturelles » des différences de sexe.
Points clés :
- Égalité et nature : Schopenhauer estime que l’égalité entre les sexes n’est pas réalisable, car il voit des différences fondamentales et insurmontables entre les deux. Il pense que l’émancipation féminine mène à des rôles inadaptés à la nature féminine.
- Risque de déstabilisation sociale : Selon lui, l’émancipation féminine déstabiliserait l’ordre naturel et social. Il pense qu’une trop grande autonomie féminine nuirait à la structure traditionnelle de la famille et de la société.
- Rôle de soumission volontaire : Il affirme que le bonheur des femmes réside dans l’acceptation de leur rôle traditionnel et dans la soumission à l’autorité masculine, qu’il juge conforme aux lois naturelles.
Exemples : Il cite des exemples de sociétés où les femmes sont confinées à des rôles domestiques comme modèle à suivre, tout en omettant les contraintes sociales et culturelles qui sous-tendent ces configurations.
6. Influence de l’essai et controverses
En guise de conclusion, il est important de noter que Essai sur les femmes est souvent considéré comme une œuvre réactionnaire et misogyne, représentant des idées dépassées aujourd’hui. Les critiques modernes soulignent que Schopenhauer ne tient pas compte des facteurs sociaux et culturels qui ont historiquement limité les opportunités des femmes et biaisé les perceptions de leurs capacités.
Impact et réception : Cet essai a suscité de vives critiques et reste un texte controversé, souvent étudié pour comprendre les préjugés et les biais philosophiques du XIXe siècle. Malgré son influence sur la pensée misogyne, le texte est aujourd’hui principalement analysé comme un reflet des limitations et stéréotypes de son époque, ainsi qu’un exemple des interprétations philosophiques passées de la différence des sexes.
Conclusion : Un essai critiqué mais révélateur d’une époque
En somme, Essai sur les femmes de Schopenhauer représente une vision essentialiste et restrictive des femmes, ancrée dans les préjugés de son époque. Son essai reflète des conceptions rigides et conservatrices qui ont, depuis, été largement remises en question et invalidées par des avancées sociales, culturelles et scientifiques. Le texte reste néanmoins un document historique révélateur des mentalités du XIXe siècle et continue de susciter des débats sur la manière dont les perceptions des sexes ont évolué depuis.