Les Cahiers de Sainte-Hélène.


De Bertrand

Les Cahiers de Sainte-Hélène du général Henri-Gatien Bertrand sont des notes personnelles tenues par ce fidèle compagnon de Napoléon Bonaparte durant son exil à Sainte-Hélène. Bertrand, grand maréchal du palais et intime de Napoléon, y consigne au jour le jour les paroles, pensées et activités de l’Empereur, ainsi que ses propres impressions sur la vie à Longwood House, où ils étaient confinés.

Voici un résumé structuré en fonction des thèmes abordés dans ces cahiers, car leur organisation repose davantage sur des entrées chronologiques que des chapitres traditionnels.

1. Le contexte de l’exil

  • Bertrand détaille les conditions de la traversée vers Sainte-Hélène à bord du Northumberland après la reddition de Napoléon en 1815.
  • Il dépeint les premiers jours sur l’île, les arrangements pour Longwood House et les difficultés liées à l’isolement.
  • L’auteur décrit également les tensions croissantes entre Napoléon et Sir Hudson Lowe, le gouverneur britannique, dont il critique la rigidité et l’hostilité.

2. Les réflexions politiques et historiques de Napoléon

  • Bertrand rapporte les discussions de Napoléon sur son règne, ses campagnes militaires, et les principes qui ont guidé son action politique.
  • Napoléon se livre à des analyses profondes sur des événements comme :
    • La Révolution française, qu’il voit comme une force qu’il a voulu canaliser et stabiliser.
    • Ses batailles les plus célèbres, notamment Austerlitz, Wagram et Waterloo, avec des justifications précises de ses décisions stratégiques.
    • La chute de l’Empire, qu’il attribue à des coalitions européennes déterminées à rétablir l’Ancien Régime.

3. La vie quotidienne à Sainte-Hélène

  • Bertrand décrit le quotidien de Napoléon, rythmé par des promenades, des lectures, des dictées, et des moments de réflexion.
  • Il évoque les tensions avec le personnel anglais chargé de leur surveillance et les privations imposées par Hudson Lowe, comme la réduction des rations alimentaires ou des restrictions sur les échanges épistolaires.
  • La santé déclinante de Napoléon est également un sujet récurrent. Bertrand exprime sa crainte face aux conditions de détention et au manque de soins médicaux appropriés.

4. Les relations entre Napoléon et ses compagnons d’exil

  • Bertrand dépeint les interactions entre Napoléon et ses proches : Montholon, Las Cases, et lui-même.
  • Il souligne parfois les désaccords ou les tensions internes, mais insiste sur l’admiration et la loyauté inébranlables qu’il ressent pour Napoléon.
  • Bertrand explore aussi les moments d’introspection de l’Empereur, qui oscille entre des phases de résilience et des périodes de découragement.

5. Les critiques envers les puissances européennes

  • Bertrand consigne les diatribes de Napoléon contre les monarchies européennes et les coalitions qui l’ont combattu.
  • Napoléon critique particulièrement l’Angleterre pour son hypocrisie et son acharnement à le maintenir prisonnier dans des conditions indignes.
  • Bertrand partage parfois son propre point de vue, soulignant la solitude et la frustration de l’Empereur face à l’injustice de son traitement.

6. L’érosion progressive de la santé de Napoléon

  • Les dernières années de l’exil sont marquées par le déclin physique de Napoléon. Bertrand documente les symptômes et les souffrances croissantes de l’Empereur.
  • Il rapporte également les tentatives infructueuses pour obtenir une amélioration des soins médicaux.
  • La mort de Napoléon, le 5 mai 1821, est décrite avec une grande émotion. Bertrand exprime son admiration pour la dignité avec laquelle l’Empereur a affronté sa fin.

7. L’héritage de Napoléon

  • Bertrand conclut ses cahiers en réfléchissant à l’héritage laissé par Napoléon et au rôle qu’il a joué dans l’histoire européenne.
  • Il insiste sur le fait que, malgré la défaite et l’exil, Napoléon demeure une figure universelle, admirée pour ses réformes, son génie militaire, et sa capacité à inspirer la loyauté.

Les Cahiers de Sainte-Hélène offrent un témoignage intime et poignant sur les dernières années de Napoléon, capturant non seulement ses pensées, mais aussi l’atmosphère pesante de l’exil. Voulez-vous un développement spécifique sur certains aspects, ou des extraits particuliers ?

1. Le contexte de l’exil : Une plongée détaillée dans les premières étapes du séjour de Napoléon à Sainte-Hélène, tel que relaté par Henri-Gatien Bertrand.


1.1. La reddition de Napoléon

  • Après la défaite de Waterloo le 18 juin 1815, Napoléon abdique pour la seconde fois le 22 juin 1815.
  • Cherchant à éviter une capture humiliante par les forces prussiennes ou françaises opposées, il se rend volontairement aux Anglais le 15 juillet 1815 en embarquant à bord du Bellerophon, pensant qu’ils lui permettraient de s’exiler dignement en Amérique.
  • Bertrand note la désillusion de Napoléon lorsque les Anglais décident de l’envoyer à Sainte-Hélène, une petite île isolée dans l’Atlantique Sud, pour l’empêcher de redevenir une menace.

1.2. La traversée vers Sainte-Hélène à bord du Northumberland

  • Napoléon et sa suite, comprenant Bertrand, le comte de Montholon, le comte de Las Cases, et leurs familles, embarquent sur le Northumberland le 8 août 1815.
  • Bertrand décrit minutieusement les conditions de vie à bord :
    • Des espaces étroits et inconfortables, notamment pour un groupe habitué au luxe impérial.
    • Une surveillance constante par les officiers anglais.
    • Les conversations stratégiques entre Napoléon et ses compagnons pour préparer l’organisation de leur vie en exil.
  • Bertrand rapporte également les premiers signes de tension entre Napoléon et les autorités britanniques, particulièrement concernant les restrictions imposées à sa liberté.
  • Durant le voyage, Napoléon se livre à des réflexions historiques, se comparant à des figures telles qu’Alexandre le Grand et César, ce que Bertrand consigne avec admiration.

1.3. L’arrivée à Sainte-Hélène (15 octobre 1815)

  • Bertrand décrit la première vision de l’île, qu’il qualifie de « forteresse désolée ». Sainte-Hélène est une île volcanique, battue par les vents, dépourvue de charme et d’infrastructures adaptées à un ancien empereur.
  • Napoléon et sa suite sont d’abord logés dans une maison provisoire, Briars Pavilion, chez la famille Balcombe, avant que Longwood House ne soit aménagée pour eux.

1.4. Longwood House : La résidence de l’exil

  • Longwood House, initialement une ferme humide et délabrée, est attribuée à Napoléon comme résidence permanente.
  • Bertrand relate les travaux effectués pour la rendre habitable :
    • Les efforts de son personnel pour aménager les lieux.
    • Les frustrations face à l’inadéquation des matériaux envoyés par les Britanniques.
  • Les conditions de vie y sont décrites comme particulièrement difficiles :
    • Climat : Une humidité constante et des températures variables.
    • Alimentation : Une nourriture limitée et souvent de mauvaise qualité.
    • Espionnage : Une surveillance étroite, notamment des lettres et des visiteurs, renforcée par Hudson Lowe.

1.5. Sir Hudson Lowe : Le geôlier implacable

  • Bertrand consacre beaucoup d’espace dans ses cahiers à décrire la personnalité et les actions de Sir Hudson Lowe, gouverneur britannique de Sainte-Hélène.
    • Il dépeint Lowe comme un homme rigide, obsédé par la sécurité, et profondément méfiant envers Napoléon et sa suite.
    • Lowe impose des restrictions sévères : limitation des déplacements, inspection constante de la correspondance, et contacts extrêmement contrôlés avec l’extérieur.
  • Bertrand critique violemment Lowe, qu’il accuse de traiter Napoléon avec une cruauté inutile, rendant l’exil plus dur que nécessaire.

1.6. Le moral de Napoléon et de sa suite

  • Bertrand observe avec admiration la capacité de Napoléon à rester digne malgré les humiliations et les conditions adverses.
    • Napoléon transforme son quotidien en une sorte de rituel, dictant ses mémoires, lisant des œuvres classiques, et discutant de stratégie avec ses compagnons.
    • Cependant, Bertrand note des moments de mélancolie chez l’Empereur, qu’il attribue à l’injustice de sa situation et à l’éloignement de sa famille.
  • Bertrand décrit également l’impact psychologique de l’exil sur les autres membres de la suite :
    • Les tensions internes, exacerbées par l’isolement et les privations.
    • Les difficultés des familles à s’adapter à une vie aussi spartiate.

1.7. Les débuts de la propagande historique

  • Dès son arrivée à Sainte-Hélène, Napoléon commence à réécrire son histoire, dictant ses mémoires à ses proches, dont Bertrand.
  • Bertrand souligne l’importance pour Napoléon de transmettre son point de vue sur son règne et ses campagnes militaires, afin de contrer les récits ennemis.
  • Ces premiers écrits reflètent déjà la volonté de Napoléon de se poser en martyr des ambitions monarchiques européennes et en héros du peuple français.

Conclusion du point 1

Les premiers jours de l’exil à Sainte-Hélène, tels que décrits par Bertrand, montrent un mélange de défis pratiques, de tensions politiques, et de stratégies intellectuelles pour gérer la captivité. Bertrand se présente comme un observateur fidèle, admirant la résilience de Napoléon tout en dénonçant les conditions imposées par les Britanniques. Sa plume capture à la fois les détails triviaux de la vie quotidienne et les grandes réflexions historiques de l’Empereur.

Souhaitez-vous approfondir un aspect spécifique de ce point, ou passer à un autre chapitre ou thème des Cahiers de Sainte-Hélène ?

2. Les réflexions politiques et historiques de Napoléon

Dans les Cahiers de Sainte-Hélène, le général Bertrand consigne avec minutie les discussions entre Napoléon et ses compagnons d’exil sur divers thèmes politiques, historiques, et militaires. Ces réflexions, souvent dictées ou livrées sous forme de conversations informelles, sont essentielles pour comprendre la manière dont Napoléon souhaitait être perçu par l’Histoire.

2.1. La Révolution française et son héritage

Napoléon revient fréquemment sur l’impact de la Révolution française, qu’il considère comme un moment clé de l’histoire européenne :

  • Il critique ses excès, notamment la Terreur, mais loue ses idéaux fondamentaux : l’égalité devant la loi, la fin des privilèges de la noblesse, et l’affirmation du peuple comme acteur politique.
  • Napoléon se présente comme celui qui a consolidé ces acquis en rétablissant l’ordre après la période chaotique du Directoire.
  • Bertrand rapporte les propos de Napoléon sur la manière dont il voyait son rôle : « un homme providentiel », qui a rétabli les institutions et structuré la France moderne.

2.2. Les grandes réformes napoléoniennes

Napoléon insiste sur l’importance de ses réformes civiles, qui, selon lui, ont transformé la France et influencé l’Europe :

  • Le Code civil : Napoléon affirme que ce texte reste sa plus grande œuvre, unifiant et simplifiant les lois pour garantir justice et égalité.
  • Les institutions modernes : Bertrand note les réflexions de Napoléon sur des créations durables, comme :
    • La Banque de France.
    • Le Conseil d’État.
    • Le système éducatif, structuré par la création des lycées et des universités.
  • Napoléon défend l’idée que ses réformes ont permis à la France de devenir un État moderne et centralisé, tout en restant fidèle à l’esprit de la Révolution.

2.3. L’Empire et ses campagnes militaires

Bertrand retranscrit longuement les analyses de Napoléon sur ses campagnes militaires :

  • Stratégie militaire : Napoléon se décrit comme un génie tacticien, expliquant les mouvements et les choix qui lui ont permis de triompher à Austerlitz, Iéna, et Wagram. Il se vante de sa capacité à anticiper les mouvements de ses adversaires et à exploiter leurs erreurs.
  • Conquête européenne : Napoléon justifie ses conquêtes comme un moyen d’unifier l’Europe sous un système de lois modernes et de mettre fin aux anciens régimes.
  • La guerre comme nécessité politique : Il souligne que les guerres n’étaient pas de son fait, mais imposées par des coalitions hostiles voulant rétablir la monarchie absolue en France.

Bertrand rapporte que ces discussions prennent parfois un ton défensif, Napoléon cherchant à justifier des décisions controversées comme :

  • L’invasion de l’Espagne (1808), qu’il qualifie d’erreur nécessaire pour contrer l’Angleterre.
  • La campagne de Russie (1812), où il met en avant des conditions climatiques et des trahisons comme principales causes de l’échec.

2.4. Les critiques des monarchies européennes

Napoléon se livre à de virulentes critiques contre les puissances monarchiques coalisées contre lui, particulièrement l’Angleterre, l’Autriche et la Russie :

  • Il accuse ces régimes de vouloir étouffer les idéaux de la Révolution et de maintenir les peuples dans la servitude.
  • Il dénonce les coalitions successives comme des conspirations réactionnaires, craignant l’exemple révolutionnaire français.

Bertrand note que Napoléon utilise ces critiques pour se poser en martyr de la liberté et en défenseur des peuples contre les oligarchies européennes.

2.5. Le rôle de l’Histoire et la postérité

Napoléon est obsédé par la manière dont l’Histoire jugera son règne :

  • Il travaille activement à dicter ses mémoires, s’assurant que sa version des événements dominera les récits futurs.
  • Il se compare fréquemment à d’autres figures historiques :
    • Alexandre le Grand, pour son ambition de transformation globale.
    • César, pour sa capacité à combiner pouvoir militaire et réforme politique.
    • Charlemagne, pour sa vision d’unification européenne.
  • Bertrand rapporte que Napoléon insiste sur l’idée qu’il restera un symbole de modernité et de réforme, même si ses ennemis triomphent temporairement.

2.6. Le bilan de son règne

Napoléon se montre lucide sur certains aspects de son règne, reconnaissant des erreurs stratégiques, mais il minimise leurs conséquences :

  • Il admet l’impopularité croissante de certaines mesures, comme la conscription forcée et la pression fiscale.
  • Il revendique néanmoins que, malgré ses défaites, il a laissé à la France un héritage durable.
  • Bertrand observe que ces réflexions oscillent entre la justification et une réelle introspection, montrant un Napoléon à la fois fier et marqué par la défaite.

Conclusion du point 2

Les réflexions politiques et historiques rapportées dans les Cahiers de Sainte-Hélène illustrent le double objectif de Napoléon :

  1. Se justifier auprès de ses contemporains en expliquant ses choix et en rejetant la responsabilité de ses échecs sur ses ennemis ou des circonstances extérieures.
  2. Façonner son image pour la postérité comme un héros réformateur, visionnaire et défenseur des idéaux révolutionnaires.

Bertrand, fidèle à Napoléon, transmet ces pensées avec une admiration évidente, tout en apportant des éléments factuels sur le déroulement des discussions. Les Cahiers offrent ainsi un témoignage précieux et intime, révélant un Napoléon à la fois stratège et homme politique soucieux de son héritage.

3. La vie quotidienne à Sainte-Hélène

Le général Bertrand consigne avec soin les détails de la vie quotidienne de Napoléon et de sa suite à Sainte-Hélène. Ce troisième point des Cahiers de Sainte-Hélène dépeint les routines imposées par l’isolement, les activités intellectuelles et les frustrations liées aux conditions de détention. Ces descriptions illustrent à la fois la grandeur de l’Empereur déchu et la banalité des épreuves qu’il endure.

3.1. L’installation à Longwood House

  • Un lieu inhospitalier :
    Bertrand décrit Longwood House comme une résidence inadaptée :
    • Une maison vétuste et humide, exposée aux intempéries.
    • Des pièces mal isolées et mal meublées, inadéquates pour l’Empereur et sa suite.
    • Des jardins peu entretenus, reflétant l’abandon et le manque de ressources.
  • Travaux d’amélioration :
    Bertrand relate les efforts de Napoléon et de ses compagnons pour rendre le lieu plus vivable :
    • Ils réorganisent les espaces pour y installer des bureaux et des bibliothèques.
    • Napoléon apporte une touche d’ordre militaire à l’organisation quotidienne, imposant des règles à sa suite.

3.2. La routine quotidienne de Napoléon

Bertrand décrit la structure rigoureuse que Napoléon impose à ses journées :

  • Matinées :
    • Napoléon se lève tard, souvent vers 9 ou 10 heures, après des nuits passées à lire ou dicter ses mémoires.
    • Il prend un petit déjeuner frugal, souvent seul.
  • Après-midis :
    • Napoléon consacre plusieurs heures à la dictée de ses mémoires, dictant à Bertrand, Las Cases, ou Montholon.
    • Il passe du temps à lire des ouvrages historiques, philosophiques ou scientifiques.
    • Il engage des discussions approfondies avec sa suite sur des sujets politiques ou militaires.
  • Soirées :
    • Les dîners, bien que modestes, sont des moments de sociabilité où Napoléon raconte des anecdotes de son règne.
    • Après le repas, il joue parfois aux échecs ou aux cartes, ou continue ses dictées tard dans la nuit.

3.3. Les promenades et la surveillance constante

  • Napoléon aime les promenades, bien qu’elles soient limitées par les restrictions imposées par Hudson Lowe. Bertrand souligne :
    • Les rares excursions autorisées, souvent surveillées par des soldats britanniques.
    • La frustration de Napoléon face à ces limitations, qu’il perçoit comme une humiliation délibérée.
  • Bertrand rapporte que l’Empereur trouve dans la nature une forme de répit, même si le paysage austère de Sainte-Hélène renforce parfois son sentiment de désolation.

3.4. Les interactions avec l’extérieur

  • Correspondance contrôlée :
    Bertrand déplore les restrictions imposées par Hudson Lowe sur la correspondance de Napoléon. Toute lettre est inspectée, retardée ou censurée, renforçant l’isolement de l’Empereur.
  • Relations avec les Britanniques :
    • Les tensions avec Hudson Lowe dominent les interactions. Bertrand décrit Lowe comme mesquin et inflexible.
    • Toutefois, quelques officiers britanniques montrent du respect envers Napoléon, ce qui apaise temporairement l’atmosphère.
  • Visiteurs occasionnels :
    Bertrand rapporte les rares visites autorisées, comme celles de personnalités curieuses de rencontrer l’ancien Empereur. Ces moments offrent une distraction bienvenue, mais restent insuffisants pour briser l’isolement.

3.5. Les conditions matérielles et sanitaires

  • Bertrand insiste sur les difficultés matérielles :
    • Nourriture : La qualité des repas est médiocre, souvent composée de produits locaux peu variés ou avariés. Napoléon, habitué à une cuisine raffinée, en souffre particulièrement.
    • Habitat : L’humidité constante de Longwood House affecte la santé des occupants.
  • Dégradation de la santé de Napoléon :
    • Bertrand note que les conditions de vie et le climat affectent rapidement la santé de l’Empereur.
    • Des symptômes tels que des douleurs abdominales, une fatigue chronique et des insomnies sont régulièrement mentionnés.

3.6. Les relations au sein de la suite impériale

  • Tensions internes :
    Bertrand décrit des désaccords entre les membres de la suite, exacerbés par l’isolement et les privations :
    • Las Cases, bien que loyal, entre en conflit avec Montholon sur des questions d’organisation.
    • Bertrand lui-même se montre critique envers certaines décisions, mais reste fidèle à Napoléon.
  • Loyauté envers Napoléon :
    Bertrand souligne l’admiration constante des compagnons d’exil pour l’Empereur, qui, malgré sa chute, conserve une autorité morale et inspire le respect.

3.7. L’ennui et la mélancolie

  • Bertrand dépeint les effets psychologiques de l’exil sur Napoléon et sa suite :
    • L’ennui, causé par le manque de stimulation extérieure, est omniprésent.
    • Napoléon alterne entre des périodes d’activité intense, où il dicte ses mémoires, et des phases de mélancolie profonde.
    • Bertrand exprime son inquiétude face à la dégradation morale et physique de l’Empereur.

Conclusion du point 3

Le quotidien de Napoléon à Sainte-Hélène, tel que décrit par Bertrand, oscille entre routines intellectuelles et frustrations liées aux restrictions imposées par Hudson Lowe. Les Cahiers révèlent un portrait à la fois héroïque et humain de l’Empereur : un homme qui tente de préserver sa dignité et de donner un sens à ses jours malgré les privations et l’isolement.

4. Les relations conflictuelles avec Sir Hudson Lowe

Un aspect central des Cahiers de Sainte-Hélène est la relation tendue et conflictuelle entre Napoléon et Sir Hudson Lowe, le gouverneur britannique de Sainte-Hélène. Bertrand consacre une grande partie de ses écrits à décrire les interactions entre l’Empereur et son geôlier, soulignant à quel point ces affrontements influencent le quotidien de l’exil.

4.1. La nomination de Sir Hudson Lowe

  • Hudson Lowe est nommé gouverneur de Sainte-Hélène en avril 1816, quelques mois après l’arrivée de Napoléon.
  • Bertrand décrit Lowe comme un homme rigide, froid, et totalement dévoué à sa mission de surveiller Napoléon.
  • Dès le début, Napoléon perçoit Lowe comme un adversaire personnel et un instrument des autorités britanniques, désigné pour rendre son exil aussi pénible que possible.

4.2. Les mesures de surveillance imposées par Lowe

Bertrand détaille les nombreuses restrictions mises en place par Hudson Lowe :

  • Restrictions des déplacements : Napoléon n’est autorisé à se promener qu’à des heures spécifiques et dans un périmètre limité autour de Longwood House, toujours sous surveillance.
  • Espionnage constant : Lowe fait installer des postes de garde et emploie des espions pour surveiller les moindres faits et gestes de l’Empereur et de sa suite.
  • Contrôle de la correspondance : Toute lettre envoyée ou reçue par Napoléon est minutieusement inspectée, retardée, voire censurée.
  • Limitation des visiteurs : Les rares personnes autorisées à rencontrer Napoléon doivent obtenir une autorisation préalable, ce qui rend les visites quasiment inexistantes.

Bertrand rapporte que ces restrictions exacerbent le sentiment d’humiliation de Napoléon et alimentent les conflits entre lui et Lowe.

4.3. Les affrontements verbaux

  • Les rares rencontres entre Napoléon et Hudson Lowe sont souvent décrites comme des confrontations directes.
    • Napoléon accuse Lowe d’être un « bourreau » et de traiter un ancien chef d’État avec indignité.
    • Lowe, quant à lui, se justifie en invoquant les ordres stricts du gouvernement britannique.
  • Bertrand note que ces échanges sont marqués par l’éloquence et la colère de Napoléon, qui utilise ses talents rhétoriques pour attaquer Lowe, souvent en présence de témoins.

4.4. Le rôle des autorités britanniques

Bertrand met en lumière les motivations politiques derrière l’attitude de Lowe :

  • Les Britanniques souhaitent s’assurer que Napoléon ne puisse jamais s’échapper ou reprendre une quelconque influence politique en Europe.
  • Le gouvernement britannique, dirigé par Lord Liverpool et Lord Bathurst, impose à Lowe des directives strictes qui laissent peu de place à la compassion ou à la négociation.
  • Cependant, Bertrand critique également Lowe pour son zèle excessif, qu’il considère comme inutilement cruel.

4.5. Les effets sur Napoléon et sa suite

  • Sur Napoléon :
    • Bertrand décrit comment ces mesures affectent profondément le moral de l’Empereur, déjà affaibli par l’exil.
    • Napoléon considère Lowe comme l’incarnation de la tyrannie britannique et un symbole de sa déchéance.
    • Ces tensions contribuent à l’aggravation de sa santé physique et mentale, renforçant son isolement.
  • Sur la suite de Napoléon :
    • Les membres de la suite impériale, eux aussi soumis aux restrictions de Lowe, partagent la frustration de Napoléon.
    • Bertrand rapporte des tensions internes, certains membres reprochant à Napoléon son intransigeance envers Lowe, qui ne fait qu’aggraver leur situation.

4.6. La stratégie de propagande de Napoléon

  • Napoléon utilise ses affrontements avec Hudson Lowe pour renforcer son image de martyr :
    • Bertrand retranscrit les discours de Napoléon, qui se décrit comme une victime des puissances européennes, sacrifiée sur l’autel de la monarchie et de la réaction.
    • Il fait consigner chaque humiliation ou injustice, espérant que ces récits influenceront les jugements historiques à son égard.
  • Lowe, selon Bertrand, devient un personnage central dans la narration que Napoléon construit autour de son exil, un symbole des abus des monarchies européennes.

4.7. Les controverses autour des conditions de détention

  • Bertrand décrit des épisodes précis qui illustrent l’hostilité de Lowe :
    • Le refus de Lowe d’autoriser certains aménagements à Longwood House pour améliorer les conditions de vie.
    • La réduction des ressources allouées à Napoléon, notamment la nourriture et les fournitures médicales.
    • Le mépris avec lequel Lowe traite les requêtes de Napoléon, même les plus modestes.
  • Ces actes sont perçus par Napoléon et Bertrand comme des tentatives délibérées d’humiliation et de dégradation.

4.8. La perception de Lowe par Bertrand

  • Bertrand dépeint Lowe comme un individu dépourvu d’humanité, incapable de comprendre la grandeur du personnage qu’il détient.
  • Cependant, Bertrand reconnaît que Lowe est également prisonnier de sa fonction, soumis à la pression constante du gouvernement britannique.

Conclusion du point 4

Les relations conflictuelles entre Napoléon et Hudson Lowe, telles que décrites par Bertrand, sont au cœur de la vie à Sainte-Hélène. Elles représentent à la fois une lutte personnelle entre deux hommes aux tempéraments opposés et un combat symbolique entre l’Empereur déchu et les puissances monarchiques européennes. Bertrand transmet l’image d’un Napoléon stoïque face à un geôlier implacable, renforçant ainsi son aura de martyr politique et historique.

5. La santé de Napoléon à Sainte-Hélène

Un thème majeur des Cahiers de Sainte-Hélène est la dégradation progressive de la santé de Napoléon durant ses années d’exil sur l’île. Bertrand consigne en détail les symptômes, les traitements, et les réflexions que Napoléon lui-même formule sur son état de santé. Ces pages sont importantes pour comprendre l’évolution physique et mentale de l’Empereur après sa défaite à Waterloo, marquée par une série de maladies et de souffrances.

5.1. Les premiers signes de déclin

Dès les premiers mois à Sainte-Hélène, Napoléon commence à souffrir de divers maux :

  • Douleurs abdominales chroniques : Napoléon se plaint fréquemment de douleurs dans l’abdomen, qui deviennent l’un des symptômes les plus persistants de sa détention.
  • Fatigue générale : Il éprouve une grande lassitude, qui l’empêche de mener une activité physique soutenue.
  • Troubles du sommeil : Napoléon fait part de son insomnie, une autre source de souffrance. Son sommeil perturbé le rend irritable et affecte son humeur générale.
  • Perte de poids et mauvaise digestion : Napoléon souffre de pertes de poids inexpliquées, ainsi que de troubles digestifs fréquents. Il se plaint de nausées et de difficultés à digérer certains aliments.

5.2. Les spéculations sur les causes de ses maux

Les Cahiers de Sainte-Hélène révèlent plusieurs théories avancées par Napoléon, ses médecins et sa suite concernant les causes de ses problèmes de santé :

  • La climatisation et l’environnement insalubre : Napoléon attribue une partie de sa détérioration à l’humidité constante de Sainte-Hélène. Il estime que les conditions de vie de l’île — froideur et humidité — ont aggravé son état physique.
  • Le stress psychologique de l’exil : Bertrand rapporte que Napoléon, bien qu’il semble occuper son esprit avec des mémoires et des réflexions politiques, est constamment affecté par l’humiliation de l’exil. Ce stress moral semble avoir un impact direct sur sa santé physique.
  • Intoxication par le plomb ? : Napoléon lui-même évoque la possibilité d’une intoxication par le plomb, en raison de l’eau de source qu’il consommait à Longwood House. La présence de plomb dans l’eau, combinée à la mauvaise qualité de la nourriture, pourrait avoir contribué à ses troubles digestifs.
  • Hypothèses médicales contemporaines : Certains médecins de l’époque, dont le Dr. O’Meara (le médecin personnel de Napoléon), suggèrent que les symptômes de Napoléon sont compatibles avec des affections telles que la dyspepsie, les ulcères gastriques ou la tuberculose. Cependant, ces diagnostics restent incertains.

5.3. Les traitements administrés à Napoléon

Le général Bertrand décrit plusieurs tentatives de traitements médicaux pour soulager les souffrances de Napoléon :

  • Médecins à Sainte-Hélène : Napoléon a plusieurs médecins à sa disposition, dont le Dr. Barry O’Meara, un chirurgien britannique. O’Meara est l’un des rares membres de la communauté médicale qui semble avoir gagné la confiance de Napoléon. Cependant, ses tentatives pour traiter l’Empereur se heurtent à des obstacles, notamment la surveillance de Lowe et les conditions de vie difficiles.
  • Médecine conventionnelle : Napoléon est traité avec des remèdes classiques de l’époque, tels que des décoctions à base de plantes, des saignées (pratique courante mais controversée), des purges, et des médicaments digestifs.
  • Régimes alimentaires : Les tentatives de réguler l’alimentation de Napoléon pour soigner ses troubles digestifs incluent des régimes sans viande ou à base de lait, mais ces traitements semblent avoir eu peu d’effet.
  • Traitements psychologiques et moraux : Certains membres de la suite de Napoléon, comme Bertrand, soulignent que ses maux sont amplifiés par des facteurs psychologiques. Napoléon semble se refermer sur lui-même dans ses moments de souffrance, alimentant ainsi une spirale de découragement.

5.4. L’auto-diagnostic de Napoléon

Au fil du temps, Napoléon lui-même formule ses propres hypothèses sur les causes de sa maladie.

  • Il analyse ses symptômes avec une acuité notable et devient de plus en plus obsédé par sa santé. Il écrit dans ses journaux et dictées qu’il pense que ses souffrances sont liées à l’épuisement physique accumulé durant ses campagnes militaires, notamment lors de la campagne de Russie en 1812.
  • Napoléon semble également rationaliser sa dégradation physique par une forme de fatalisme : il se voit comme victime de son destin, puni par la défaite, par l’exil et par la fin de son règne.
  • Dans les Cahiers, il exprime également une inquiétude croissante concernant l’héritage de sa famille, notamment la santé de son fils, le Roi de Rome, qui a également souffert de maladies pendant son enfance.

5.5. La détérioration mentale et le sentiment de mélancolie

  • Solitude et dépression : En plus des problèmes physiques, Bertrand rapporte des signes de dépression et de mélancolie chez Napoléon. L’isolement extrême, la monotonie des journées, et l’incapacité à retrouver son ancien pouvoir génèrent chez l’Empereur une mélancolie persistante.
  • Napoléon confie à ses compagnons d’exil qu’il se sent comme un « prisonnier » et qu’il aurait préféré mourir sur le champ de bataille, plutôt que de végéter à Sainte-Hélène.
  • Le sentiment d’injustice et d’humiliation, couplé à l’inaction forcée, semble avoir un impact direct sur sa santé mentale, comme l’indiquent les périodes de grande irritabilité ou de désespoir profond.
  • Nostalgie de son passé : Bertrand observe que Napoléon se réfugie dans ses souvenirs et ses réflexions sur son règne. Il semble de plus en plus obsédé par l’idée de redonner un sens à son exil, en dictant ses mémoires et en imaginant un avenir où l’Histoire lui rendra justice.

5.6. L’aggravation finale

  • Déclin rapide : À partir de 1820, la santé de Napoléon se détériore rapidement. Il présente des signes de jaunisse et une perte de vigueur générale.
  • Le dernier mois : Dans ses derniers jours, Napoléon est affaibli, pratiquement alité, et incapable de mener même les activités les plus simples. Ses derniers symptômes incluent une toux persistante et des difficultés respiratoires.
  • La cause de la mort : La cause exacte de sa mort, survenue le 5 mai 1821, a été l’objet de nombreuses spéculations. Bertrand, dans les Cahiers de Sainte-Hélène, mentionne que Napoléon aurait succombé à un cancer de l’estomac, une hypothèse qui a été largement soutenue par les médecins de l’époque. Cependant, d’autres théories, notamment l’empoisonnement au plomb, ont circulé au fil des ans, notamment en raison des symptômes digestifs et de la dégradation physique rapide de Napoléon.

Conclusion du point 5

Les Cahiers de Sainte-Hélène révèlent une image poignante de Napoléon à la fois comme un homme en proie à la maladie et un stratège obsédé par son héritage. Sa santé, dégradée par les conditions de vie à Sainte-Hélène et par l’humiliation de l’exil, devient un symbole de sa déchéance. Bertrand, témoin direct de cette dégradation, décrit avec émotion et précision les dernières années d’un Empereur autrefois invincible, réduit à l’isolement et à la souffrance physique et morale.

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6. Le rôle de l’entourage de Napoléon à Sainte-Hélène

Dans les Cahiers de Sainte-Hélène, l’entourage de Napoléon joue un rôle fondamental dans son quotidien et dans sa vision de l’exil. Bertrand, en tant que témoin direct et membre de cet entourage, décrit non seulement la dévotion des proches de l’Empereur mais aussi les tensions qui émergent dans un contexte d’isolement extrême. La manière dont Napoléon interagit avec ses compagnons d’exil, les conflits internes et la loyauté des uns envers l’Empereur sont des éléments essentiels de la narration.

6.1. Le cercle restreint autour de Napoléon

  • Les principaux membres de la suite impériale : Napoléon, durant son exil, est entouré de quelques anciens membres de sa cour et de sa famille. Bertrand est l’un des personnages clés de cette suite. D’autres figures notables incluent :
    • La Comtesse de Montholon (Marie-Louise) et son mari : La Comtesse de Montholon, qui a été proche de Napoléon pendant les dernières années de son règne, reste fidèle à l’Empereur tout au long de son exil. Son mari, le général Montholon, fait également partie de l’entourage rapproché de Napoléon.
    • Le général Gourgaud : Autre compagnon fidèle, Gourgaud est un jeune officier qui suit Napoléon dans son exil et joue un rôle important dans la rédaction des mémoires de l’Empereur. Sa relation avec Napoléon est marquée par la loyauté, mais aussi par des moments de désaccord.
    • Le médecin Barry O’Meara : O’Meara est un chirurgien britannique qui se fait connaître par son dévouement envers Napoléon, mais ses relations avec les autorités britanniques et sa position de médecin personnel de Napoléon sont compliquées. Il devient un témoin crucial des souffrances de l’Empereur.

6.2. La loyauté et la dévotion envers Napoléon

  • Un dévouement sans faille : L’entourage de Napoléon à Sainte-Hélène, malgré les conditions difficiles, reste fidèle à l’Empereur. Bertrand souligne à plusieurs reprises que ces personnes ne voient pas leur détention sur l’île comme une punition, mais comme un devoir envers un homme qu’ils considèrent toujours comme leur leader et leur protecteur.
  • La gestion de l’exil : Les membres de la suite impériale sont responsables de plusieurs tâches pour Napoléon. Ils sont responsables de ses affaires personnelles, de la gestion de ses papiers, et jouent un rôle dans l’organisation de ses activités quotidiennes, comme la dictée de ses mémoires ou les moments de réflexion politique. La journée de Napoléon est strictement encadrée par les membres de sa suite.
  • La vie familiale sur l’île : Les relations de famille, bien que marquées par l’éloignement de la France, sont importantes. La présence de la Comtesse de Montholon et de son mari illustre un aspect plus intime de la vie de Napoléon à Sainte-Hélène, où l’Empereur semble plus isolé que jamais, mais également réconforté par ces proches.

6.3. Les tensions au sein de l’entourage

  • Les dissensions internes : Bien que l’entourage de Napoléon soit un groupe unifié par la loyauté et la fidélité à leur chef, des tensions apparaissent parfois. Ces tensions sont souvent exacerbées par les conditions de vie difficiles et par la solitude de l’île.
    • Le général Gourgaud, par exemple, est décrit par Bertrand comme quelqu’un qui parfois se montre trop impulsif ou trop critique envers la manière dont Napoléon gère ses affaires personnelles.
    • D’autres membres de l’entourage, comme le général Montholon, sont souvent pris dans des disputes internes concernant les décisions stratégiques ou les approches de Napoléon pour préserver son héritage.
  • Les rôles au sein de l’exil : Les rôles des membres de la suite impériale, tout en étant informels, sont d’une grande importance. Bertrand est, par exemple, responsable de la gestion des archives et des écrits de Napoléon. Cependant, ces responsabilités, bien que honorables, peuvent provoquer des jalousies et des rivalités.
  • La surveillance de l’Empereur : La relation entre les membres de la suite et Napoléon est également marquée par une vigilance constante. Les autorités britanniques surveillent de près chaque mouvement de l’Empereur, et certains membres de la suite sont accusés de collaboration avec les autorités locales ou de compromission. Ce climat de suspicion affecte les relations internes et crée des divisions dans l’entourage.

6.4. Les influences extérieures

  • Les tentatives d’évasion et la politique internationale : Le rôle de l’entourage ne se limite pas seulement à une gestion quotidienne. Napoléon et ses compagnons discutent également de la possibilité de fuite et de contacts avec des puissances étrangères. Bertrand rapporte que des discussions ont eu lieu pour obtenir de l’aide extérieure, mais les possibilités de fuite étaient très limitées par la surveillance britannique.
  • Les interactions avec les autorités britanniques : Le gouverneur Hudson Lowe, décrit comme un homme dur et sans scrupules, influence également les relations au sein de l’entourage de Napoléon. Les membres de la suite se sentent constamment menacés par la surveillance britannique. Certains d’entre eux, comme le Dr. O’Meara, ont d’ailleurs tenté de faire pression sur les autorités britanniques pour obtenir plus de liberté pour Napoléon, mais leurs efforts ont été largement vains.

6.5. Les réflexions sur l’héritage de Napoléon

Un autre aspect des relations au sein de l’entourage est l’intérêt porté à l’héritage de Napoléon, en particulier par ses proches. Bertrand, par exemple, se montre préoccupé par la manière dont les événements à Sainte-Hélène influenceront la perception future de Napoléon.

  • Les mémoires de Napoléon : Une grande partie du travail de l’entourage est consacré à la collecte de documents et à la dictée des mémoires de Napoléon. Ceux-ci deviendront plus tard une source essentielle pour comprendre la vision de Napoléon sur son règne et son exil.
  • La transmission de l’héritage impérial : Bertrand et d’autres membres de la suite sont conscients de l’importance de préserver l’héritage de Napoléon. Plusieurs parmi eux envisagent un futur où le nom de Napoléon serait restauré ou honoré. Bertrand rapporte que Napoléon lui-même, bien qu’il accepte son sort, se montre préoccupé par l’avenir de son nom et de sa famille.

6.6. La mort de Napoléon et l’après Sainte-Hélène

  • La mort de Napoléon : Le décès de Napoléon, le 5 mai 1821, marque la fin d’une époque pour son entourage. Bertrand et les autres membres de la suite impériale restent profondément affectés par la perte de leur Empereur et leur rôle dans les événements qui suivent.
  • L’impact sur l’entourage : Après la mort de Napoléon, les membres de son entourage continuent à se battre pour défendre l’héritage impérial. Certains, comme Montholon et Bertrand, sont impliqués dans la rédaction des mémoires et dans la préservation de la mémoire de Napoléon, mais d’autres, comme le Dr. O’Meara, se trouvent rapidement isolés et perdent leur statut à cause de leurs liens avec l’ex-empereur.
  • L’isolement post-exil : Après la mort de Napoléon, beaucoup de ses proches se retrouvent dans une situation difficile, un peu oubliés du monde, notamment les membres de la famille impériale restés à l’écart de la couronne.

Conclusion du point 6 Le rôle de l’entourage de Napoléon à Sainte-Hélène, tel que dépeint par Bertrand, est central dans la compréhension de l’exil de l’Empereur. Bien que fidèle, dévoué et souvent même héroïque dans leurs efforts pour le soutenir, les membres de la suite impériale sont eux-mêmes affectés par les tensions internes et par la surveillance constante. Leur quotidien à Sainte-Hélène est une lutte entre la loyauté envers Napoléon et les réalités de l’exil, qui met à l’épreuve leurs convictions et leur solidarité. Leur rôle dans la préservation de l’héritage de Napoléon est également crucial pour l’image posthume de l’Empereur


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